chajekat

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L'Amazonie bolivienne

A Sucre, pendant que Charlotte faisait ou essayait de faire la sieste, j'étudiais notre futur itinéraire (qui dit itinéraire en Bolivie dit surtout état des routes) à savoir Jé qui nous tanne depuis un certain moment pour grimper le huayna potosi, un 6000m accessible aux débutants en bonne forme et proche de La Paz et moi qui aimerait passer un temps en Amazonie bolivienne (qui serait à priori l'Amazonie la mieux préservée). Renseignements pris, les vols étant très bon marché dans le pays et les routes pour sortir de Sucre bloquées par divers mouvements insurrectionnels, nous nous envolerons pour moins d'une heure en direction de la capitale.

Vol de toute beauté où la plaine laisse place en quelques minutes aux hauts sommets tel l'illimani,

et enfin la capitale dans son trou.

Arrivée à La Paz,

nous nous baladerons dans l'immense marché noir de la ville,

mais surtout nous organiserons notre envol pour Rurrenabaque, point de départ vers le parc national Madidi. L'agence est toute trouvée, ce sera Madidi-travel, créé par l'admirable Rosa-Maria Ruiz et à l'origine de la fondation du parc. Son leitmotiv est LA protection de l'environnement.

Le 04/08, à la tombée de la nuit, des manifs spontanées éclatent dans la ville, sans que nous soyons bien au courant des raisons…

 

Le 05/08, nous embarquons dans un petit coucou direction le nord,

un vol magique de moins d'une heure où nous survolerons le tant convoité Huayna Potosi,

pour arriver sur une mer de nuage recouvrant les derniers contreforts andins,

et enfin la petite ville surnommée Rurre (dit rouré).

Un contretemps de dernière minute nous oblige à reprendre de l'altitude afin d'évacuer une vache sur le tarmac. Le ton est donné!

Ici, c'est la nonchalance qui règne en mettre, l'atmosphère est humide, on ce croirait dans ce que l'on imagine une petite ville d'Amérique centrale ou des îles, bien loin de l'image de notre Bolivie.

 

Dès le lendemain, nous embarquons sur le rio béni pour 3h de navigation, tout sourire.

Et nous arrivons enfin dans ce sanctuaire de la jungle, le parc serere, propriété exclusive de madidi-travel et ultra protégée des feux, industrie pétrolière, braconniers et autres rambos…Ce qui nous assure un coin paisible loin des hordes de touristes préférant la pampa amazonienne où les animaux sont nourris donc beaucoup plus visibles…bref, comme au zoo quoi…

Une marche rapide nous conduit à notre cabane top luxe, un paradis de chambre dont les mûrs ne sont que des moustiquaires…

laissant ainsi passer air, sons, lumière et avec une vue imprenable sur la canopée et ses habitants, tout particulièrement les écureuils et singes…et ce, même des toilettes…

Nous prenons nos quartiers avant de commencer notre 1ère excursion sur le lac. Rendez-vous donné avec le guide et un autre couple de français, Noëla et Xavier à la casa grande,

notre QG à 10 minutes de marche de la cabane par un sentier de forêt.                                                                                                  

Nous partons vers 16h sur le lac san fernando, faisant face à la casa grande, sur une pirogue. La jungle se réveille et ça chante de toute part: du très impressionnant cri des singes hurleurs aux croassements, des ploufs des poissons et autres caïmans aux chants des oiseaux…Enchantant…Nous découvrirons une multitude d'oiseaux, dont le héron brun,

le héron gris,

l'emblématique serere qui a donné son nom au parc,

et nos 1ers caïmans.

Retour au coucher de soleil, nous sommes ravis!

Apéro et repas à la chandelle (eh oui, il n'y a pas d'électricité dans le parc), nous repartons avec nos lampes frontales dans notre cabane perdue au fond du jardin (enfin, de la jungle…) pour une nuit enchanteresse. L'obscurité est intense. Pour la 1ère fois depuis plus d'une dizaine d'année, je dormirais sans boules quies; non pas que le silence règne, bien au contraire mais les bruits des insectes toute la nuit ainsi que le réveil aux chants des oiseaux et aux cris des singes hurleurs, je ne pouvais louper.

Au réveil, la seule nourriture que l'on conservait dans la chambre, une mandarine s'est faite bouffée…Mais qui est le coupable? Cha: "non, c'est pas moi"…

Nous menons l'enquête le soir même: une fois les bougies éteintes et tout le monde sous la moustiquaire près à dégainer une lampe frontale, au bout d'une dizaine de minutes, nous entendons des petits pas, verdict: une trop mignonne espèce de souris/rat que l'on adoptera pour toute la durée du séjour!

 

Pour les jours suivants, les journées se dérouleront comme suit:

Un petit dej gargantuesque en bonne compagnie, entre un singe araignée

qui vit là depuis que sa maman s'est faite tuer par des braconniers, et qui ne lâchera plus Charlotte du séjour, étant peu habitué à voir un humain en miniature, encore plus, aux cheveux blonds…

et un perroquet dans le même cas mais qui a l'âge d'un an ne sait toujours pas voler…

obligé de marcher pour se déplacer…

 

Nous partons ensuite toute la journée marcher en pantalon long, chaussettes hautes, tee-shirt manche longue et répulsifs antimoustique sur chaque centimètres de peau, et ce dans une chaleur ultra humide. Je vous laisse imaginer l'odeur…Notre guide, Alec, compétent mais pas très marrant ni souriant (seul bémol du séjour), nous expliquera la flore et son utilisation médicinale comme par exemple:

- l'arbre curare,

- l'arbre nommé unas de gato et son eau qui coule à flot aux multiples propriétés thérapeutiques,

Il nous expliquera, bien évidemment la faune avec notamment:

- un singe de la même race que celui de la casa grande et retourné à l'état sauvage à quelques kilomètres de là,

mais qui n'oublie pas de  quémander une banane à chaque passage humain…

- les fourmis: la 24h (soit 24h d'un fort syndrome infectieux), celles présentes sur l'arbre de feu, capables en groupes de tuer un homme, la bien connue légionnaire ci-dessous…

- les termites que mangent les autochtones en rando telles une barre de céréale (testées par Xav et Jé, et au soit disant très bon goût d'amende fraîche)…

- les araignées dont la spectaculaire tarentule

qui sort de son trou attirée par la branche imbibée de salive que lui tend Alec…

- les très bruyants singes hurleurs (mais on aime ça…) en grand comité et observateurs du haut de la canopée…

- les innombrables caïmans qui nous observent également…

- les ruches d'abeilles énormes et bien pires que la fameuse fourmi 24h…

- la chance exceptionnelle (dixit Alec fier comme un gosse) de voir un énorme fourmilier,

- et les innombrables animaux beaucoup trop rapides et/ou loin pour mes talents de photographe (et pour mon appareil) tels les biches, les innombrables pécaris (sangliers locaux) qui aboient comme des chiens, les superbes coatis…

 

Nous déjeunons d'excellentes brochettes

sur des assiettes locales.

 

La digestion se fait généralement autour d'une partie de pêche sur un des cinq lacs que compte le parc. Pour arriver à destination, les hommes pagaient,

les femmes contemplent (cliché?).

Nous pêcherons tous des poissons (je ne rentre pas dans la compétition!), grâce à nos talents bien évidemment, mais aussi à nos cannes à pêche hyper high-tech auxquelles on attachait ce qui nous restait de viande du déjeuner,

Qui a dit que le poisson-chat,

ou le piranha étaient voraces?

 

Et nous rentrions ainsi, avec nos victuailles, au coucher de soleil en barque

ou à pied à destination,

à observer les animaux nocturnes telles les chauves-souris.

 

Le repas composé de notre riche pêche englouti,

nous partions encore, pas du tout crevés,

observer sur le lac les grenouilles et les yeux des caïmans;

ou bien à pied observer les yeux d'on ne sait quels animaux, et les araignées mortelles qui ne sortent que la nuit…

 

Et pour ceux qui ne sont pas assez crevés, qui en redemandent (Xav et Jé pour ne pas les nommer) ou qui ont peur de manquer de nourriture, on pouvait se lever à l'aurore avec les oiseaux pour une partie de pêche…

 

En conclusion, ces 5 jours passés dans le parc ne furent pas que du repos, mais un émerveillement. Le plus dur pour nous a été de faire en sorte que Charlotte ne touche à rien ("non, Charlotte, l'autopsie des fourmis n'est pas autorisée!", "non, Charlotte, tu ne peux pas patauger dans les eaux du lac"…). Mais elle a été ravie, et c'est bien le principal!

 

Retour à Rurre en pleine forme

en observant les rives,

une bonne douche (chaude!) et nous retrouvons Noëla et Xav (nonoetzamzam.travelblog.fr/) pour une bonne soirée à organiser les prochains jours: Xav s'est décidé à suivre Jérome (qui n'a pas du tout insisté) pour le 6000, Noëla à patienter ici avec nous 2 sous le soleil (cliché?) plutôt qu'à La Paz.

Les hommes s'envoleront dès le lendemain.

 

Au programme de ces 5 jours pour les femmes: farniente sur la magnifique plage bordant la ville dans laquelle se jettent les égouts et bordée d'ordures,

farniente dans le jardin de l'hôtel

accompagné de gentils habitants

et ses hamacs,

farniente dans la piscine du mirador

suivi d'apéros au coucher de soleil,

de gros dodos au son du ventilo,

matinée studieuse pour Cha dans ce qu'ils appellent une école (pas de crayon, pas de papier, quelques jeux que les gamins s'arrachent…)

et où la maîtresse offrira à tous les enfants dont Cha une boite de dons états-uniens (????? je n'ai pût refuser pour ne pas isoler plus Cha…);

pendant ce temps, je me régalerais de livres (trop peu le temps) ou des mains d'une masseuse aux mains expertes dans pourtant une pièce qui n'avait rien de glam…

tout en pensant aux calvaires des hommes…

 

C'est ainsi que nous rentrerons, non sans mal du fait de turbulences et d'une arrivée à 4100m. Je changerai de couleur quand je verrais le pilote peu rassuré et avec un drôle d'accoutrement,

Cha pas du tout se croyant dans un manège, même si elle sourit un peu jaune!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                      



22/08/2010
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