chajekat

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De La Paz à Corumba

Un gros mois de retard de blog, au travail…

 

Retrouvailles de Jé et Xav, tout le monde est crevé, eux de leurs exploits, nous simplement par le passage de quelques centaines de mètres d'altitude (une dizaine de jours passés à Rurre) à 4000m.

Retour donc à notre QG pacena, la rue sagarnaga avec ses travailleuses et travailleurs,

son emblématique église San Francisco

et ses éternelles mendiantes…

Jé en profite pour faire la boule à zéro, nos futures pérégrinations s'annonçant plus chaudes!

 

Nous resterons sur la capitale quelques jours pour découvrir prioritairement le site pré inca de Tiwanaku situé à quelques dizaines de km, toujours en compagnie de Noela et Xavier. Une très bonne journée comme on les aime sur un site cher à Hergé avec la porte du soleil,

ou bien le monolithique "Ponce",

ou bien encore son temple souterrain aux 175 visages anthropomorphiques.

Suerte à nos copains qui s'en vont vers le Pérou!

 

Egalement 2 courtes journées consacrées à quelques musées, comme celui ludique des instruments de musique

ou le musée national des arts avec quelques jolies découvertes artistiques, particulièrement de la sculptrice bolivienne Nunez del Prado.

 

Le vol de retour pour Sucre me fera promettre de ne plus jamais prendre d'avion dans ce pays. Il faut dire que quand un gros avion décolle de La Paz perchée à 4100m et toute proche de plusieurs 6000m, on a juste l'impression d'être dans popo qui essaye de gravir les côtes de la capitale…En l'air, ça le fait beaucoup moins…

Arrivés à Sucre, notre "super hôtel de backpakers" est vide, faute aux multiples blocos qu'a subi le pays ces 3 dernières semaines. Ce qui nous permet de ne pas nous attarder, simplement une mise à jour de blog et vamos dans notre maison roulante, ça faisait longtemps…

 

Sauf que…sauf que…

Dans la région, il y a les stations services où l'attente est d'une heure…et les autres, juste à côté où nous sommes servis les 1ers…et, en bons français, on choisit ces dernières en se moquant de tous les débiles qui font la queue ("ils n'ont vraiment que ça à faire").

Environ une centaine de km après notre départ, popo avance en broutant à l'allure d'un escargot. Arrivée à Totora, charmant petit village anéanti par un tremblement de terre en 1998, nous nous installons sur la place du village en faisant connaissance avec le mécano du coin,

et ses habitants forts sympathiques. On nous invitera à manger, prendre des douches…Merci Simon. Je passerais donc là, mes journées, en compagnie de Cha et Liliane, ancienne contrebandiste colombienne…à la vie bien remplie!

On se rend rapidement à l'évidence, le mécano (dont j'ai oublié le prénom) gentil comme tout et qui a bien l'air compétent passera 2 jours sur le moteur (pour 5€…), mais sans aucune pièce de rechange, le résultat parait bien compromis. Aux grands maux, les grands moyens.

Nous décidons de nous faire remorquer sur Santa Cruz.

Seulement 400 km dont 150 d'asphalte mais un jour et demi non stop perché à 2 mètres du sol.

Ce fut bien long,

stressant et fatiguant.

Les paysages traversés seront par endroit très sauvage, et nous passerons tout doucement de l'altiplano à un paysage tropical. Tout près de là, La Higuera où Che Guevara fut exécuté. En passant dans cette campagne désolée et hostile, on se demande bien pourquoi il est parti se perdre dans ce pays maître en corruption et dont les mentalités nous semblent rendues particulièrement serviles par des siècles d'esclavagisme!

 

Arrivés en ville, popo confié aux mains d'un garage VW, on se détend enfin.

Contraste saisissant dans cette ville où l'on peut voir des enfants très jeunes mendier et des limousines de plusieurs mètres de long!

Une grande ville sans charme aucun, où nous passerons notre temps à la piscine de l'hôtel (bien verte, ça me rappelle quelque chose…),

ou dans celles du superbe parc guembe,

On y restera longtemps,

dans sa ferme aux papillons,

ou son immense serre aux oiseaux.

Paradisiaque…Le zoo par contre, l'est beaucoup moins: de très nombreux félins, un rare ours à lunette, et pleins d'autres animaux, dans des conditions pitoyables. Le seul animal libre de se mouvoir d'arbre en arbre est le paresseux.

Cette petite visite nous permettra juste de voir de plus près des animaux aperçus furtivement dans la jungle comme les pécaris.

On profitera également des excellents restos de la ville,

et de très rares musées.

Bref, le tour touristique est rapide; et au bout de 4 jours de popo détenu par le spécialiste VW, la chose ne semblant pas avancer, et à la question "Vous pensez que vous allez réussir à réparer?", la réponse spontanée "Franchement…non." nous fait téléphoner à nos 2 garagistes préférés (à peu près les seuls que l'on connaisse mais il faut pas leur dire), à savoir tonton Guy et Eric des "vadrouilleencombi" nouvellement rentré en France. Diagnostic téléphonique: purger l'essence. Ceci dit, ceci fait, et le moteur de popo ronronne comme il y a 30 ans…

Grand grand merci à vous 2!

 

Nous sommes le 9 septembre quand nous quittons Santa Cruz. Nous sommes entrés en Bolivie le 24 juin, le visa étant de 3 mois non reconductible, des choix s'imposent…Direction la frontière brésilienne par la route des missions jésuites.

Un petit rappel historique s'impose: les jésuites s'ont venu dans la région au milieu du XVIIIème évangéliser les indiens, dans, c'est ce que l'on dit ici, d'assez bonnes conditions…Le résultat est le même, la culture indigène est morte.

 

C'est avec un ciel bien gris (mais avec nos 1ers toucans) du fait des brûlis omniprésents que nous traverserons cette région, forêt détruite pour laisser place à de grands champs OGM dont les boliviens sont très fiers. On n'arrête pas le progrès!

La piste sera la plupart du temps rouge et poussiéreuse; un détail amusant, chaque panneau d'indication de village est présenté par une bière locale…

Un autre: quelle surprise de retrouver nos vaches indiennes un peu plus remplumées!

Les gens y seront très accueillants, nous bivouaquerons dans une ferme sanguinolente,

ou sur le terrain de foot d'un petit village (notre table bleue, nos jouets et notre lumière serviront à tous les gamins du coin),

ou Charlotte se fera tout un tas de copines et copains (et perruches!),

ou même invités par une bonne sœur de l'église de San Javier (après avoir bien répondu à la question: "Etes-vous catholiques?", "Oui, m'dame")…je pense pas que nous soyons beaucoup à avoir dormi dans le cloître d'une église classée par l'Unesco…Sensation assez irréelle!

Et c'est dans cette ambiance que nous regarderons le film 'Missions', la pire palme d'or que nous ayons vu…malgré les excellents De Niro et Irons.

Revenons donc à ces églises, nous en visiterons 7, la majorité, en bois; elles sont tout à fait somptueuses.

Les piliers massifs sont le plus souvent torsadés,

les angelots omniprésents,

les façades caractéristiques,

et les statues souvent articulées.

Quelques détails symboliques: un très bel orgue de l'époque,

des cheveux indigènes supportent la chaire,

un intéressant chemin de croix contemporain naïf avec tronçonneuse et camion.

Le travail du bois est particulièrement remarquable dans tous ces villages, ici une simple colonne,

mais une chose à laquelle on ne s'attendait pas du tout, chose des plus romantiques, c'est l'omniprésence du violon, héritage de l'enseignement jésuite…

Tous les jours, nous entendions des mélodies sorties d'on ne sait quelle fenêtre…Ce qui n'a fait que rajouter au charme de cette région.

 

Nous arrivons à San Jose de Chiquitos où nous comptions rester maximum 2j, le temps de visiter la mission et de traiter popo contre les insectes. C'était sans compter sur le cadre de la villa chiquitana tenue par Sophie et Jérome, couple français installé là après avoir parcouru le monde 3 ans en scooter…

Depuis, une petite Swann, bientôt 4 ans, est née…pour le plus grand plaisir de Charlotte, que nous ne verrons pas pendant…5 jours.

Douches ensemble, jeux ensemble, dora ensemble, repas ensemble,

balades ensemble,

visites ensemble,

mais surtout garderie ensemble…

Et il suffira de 3 jours de garderie à Cha pour se choper une bonne crève…ça faisait longtemps…

Repos surtout; également la rencontre joyeuse d'un couple de motards français, Hortense et Joël; la visite de l'église bien évidemment, celle-ci en pierre,

aux fresques royales intéressantes.

Nous partirons une après-midi tous ensemble nous balader dans les montagnes proches,

et on y aura la chance d'observer les vols des aras,


et les jeux des singes.

Egalement, une autre après-midi, cette fois-ci avec Sophie, pour découvrir à une cinquantaine de km une immense communauté mennonite. Quesako?

Depuis Santa Cruz, nous voyons des "très blancs et très blonds", style pas touriste du tout et pas bolivien du tout, tous habillés de la même manière, à savoir salopette et chemise pour les hommes, robe sombre et chapeau de paille pour les femmes. Look petite maison dans la prairie quoi.

Nous voulions voir d'un peu plus près cela. Pour ceux que ça intéresse, je vous invite à faire quelques recherches en ligne (par exemple http://fr.wikipedia.org/wiki/Mennonitisme), une tentative d'explication de ma part et en 3 lignes serait forcément réductrice. Mais simplement, ce sont des protestants, d'origine lointaine suisse, qui rejettent le modernisme (et l'oisiveté et…), que l'on pourrait peut-être un peu comparé aux amish. Je n'ai pas osé prendre de photo, ces photos sont sorties du net (notez, qu'ils se reproduisent à vitesse grand V et notez également les dents qui remplacent le pneu du tracteur, pour ne pas aller sur les routes jusqu'à la ville):





 

 

 

C'est dans cette ambiance que Sophie choisira de nous faire le coup de la panne d'essence dans ce monde de calèche (refus du modernisme= entre autre, pas de voiture, mais aussi pas d'électricité…). Ce petit épisode nous permettra de faire plus que d'observer ces gens, de discuter, enfin tout du moins d'avoir un contact, ils ne parlent en effet qu'un vieux dialecte allemand totalement incompréhensible.

Et comme panne, on a vu pire, au bout d'1h30, 25l sont trouvés nous permettant de rentrer.

 

Le 18/09, nous partons; de plus, nous avons une illumination, le visa n'est pas de 3 mois mais de 90j, nous devons donc sortir du pays dans 3 jours…Des choix s'imposent de nouveau…

 

On s'arrête quelques heures à Chochis, sanctuaire religieux au pied d'un rocher en forme de doigt.

Les piliers de ce site sont particulièrement bien taillés,

et les portes magistrales.

Le soir, nous arrivons à Aguas Calientes où nous devrions repartir le lendemain………………..littéralement, un coin de paradis ………….inimaginable……………….du pur bonheur.

Nous y restons……..2 jours…….

C'est avec Gaïa que nous découvrirons ce lieu magique, français parti sur son vélo il y a 4 ans et demi et ayant embarqué au passage Iromi, japonaise rencontrée en Malaisie et nouvelle grande copine de notre Cha.

 

(je vous invite vivement à visiter son site: http://ecocyclette.strada.fr/)

De quoi s'agit-il? De km de rivières dont la température se situe entre 38° et 40°,

avec par endroit de petits geysers dans lesquels on s'enfonce par surprise.

Grosse éclate, et au milieu de la nuit, 10 fois plus romantique que les violons!

Un coin du monde que l'on oubliera pas, et cette rencontre d'un compatriote tellement enrichissante et agréable que l'on oubliera pas non plus.

 

Le 21/09, nous passons cette satanée frontière, et entrons au Brésil à 20 km/h…… bruit de casserole dans le moteur de popo, fuite d'huile……serait-ce de nouveau cette satanée essence?

 

 

 

 



25/09/2010
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